et en clair :
Madame la Présidente,
Vous avez bien voulu nous solliciter sur la problématique de la pollution de l’air autour
du périphérique, et nous vous en remercions.
Le périphérique expose en effet les riverains et usagers à des niveaux d’exposition de
pollution de l’air inédits. C’est une menace discrète que pèse autour des grandes voies de
circulation. Une étude a été menée sur le sujet par Airparif, et dont Jean-Félix Bernard,
conseiller régional Vert, administrateur d’Airparif, ancien Président du Conseil national de l’air,
était le Président du comité de pilotage. Les résultats de l’étude ont montré que les risques
sanitaires qui se dégageaient dépassaient ce que l’on pouvait craindre.
Une autre pollution, également insidieuse, est la pollution sonore. Les nuisances
sonores, première source de nuisances identifiée par les Franciliens, provoquent stress,
insomnies, maux de tête et difficultés de concentration. Bruitparif, organisme de mesure du
bruit en Ile-de-France, a conduit une étude à la demande de son Président Pascal Marotte,
conseiller régional Vert, une étude sur le bruit autour du périphérique. Là encore, l’étude a
montré qu’il était urgent d’intervenir pour des raisons de santé publique.
Face à ce constat, que faire ? Nous souhaitons d’abord réduire en amont le trafic
automobile. Nous considérons qu’en raison de la hausse à long terme du coût du baril, nous
devrons inventer une nouvelle mobilité. Nous voulons donc renforcer considérablement les
transports en commun, notamment par un emprunt immédiat de 500 millions d’euros pour
accélérer la rénovation du matériel roulant, mais également grâce à des lignes de bus express à
haut niveau de service, qui emprunteront les grandes voies de circulation. Nous souhaitons par
ailleurs rapprocher habitat et emploi, afin de réduire les distances parcourues. Nous créerons
300 centres de télétravail à proximité des gares, qui pourront concerner à terme 300 000
Franciliens et Franciliennes en activité.
Pour répondre de manière directe et immédiate aux nuisances sonores et à la pollution
de l’air produite par le périphérique, nous proposons la création d’un « service d’ambulances
vertes », qui sera composé d’experts de la pollution intérieure et émettront des diagnostics et
des recommandations aux sociétés à proximité. Nous souhaitons également mettre en place des
murs anti-bruits, chaque fois que c’est possible.
Réduire les nuisances doit également passer par :
- une vitesse limitée, en particulier la nuit ;
- un nombre de camions limité, notamment par le soutien au trafic fluvial, au ferroutage
et par la taxation poids-lourds ;
- des voies réservées pour le covoiturage, les bus, les taxis.
Comme vous le savez, les écologistes sont depuis longtemps mobilisés sur la question
de la pollution atmosphérique, conscients de l’urgence à agir en ce domaine. Vous pouvez avoir
confiance dans la détermination dont nous ferons preuve pour agir sur cette question.
Je vous prie d’agréer, Madame la Présidente, mes salutations distinguées.
Cécile Duflot
Europe Ecologie