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Le projet de la mairie de Paris de réaménager les voies sur berges "risque d'entraîner (la perte) de millions d'heures de travail", estiment les Medef Ile-de-France (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-St-Denis et Val-de-Marne) dans un communiqué publié mercredi 2 février. La Chambre de commerce et d'industrie de Paris estime elle aussi que cet aménagement serait un frein. "Il faut pouvoir continuer de travailler à Paris", a notamment déclaré Pierre-Antoine Gailly.
"Ce réaménagement risque d'entraîner des millions
d'heures de travail perdues pour les entreprises et leurs salariés", affirme les Medef Ile-de-France (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-St-Denis et Val-de-Marne), en estimant que les quais rive
gauche et rive droite sont "un axe de circulation stratégique pour les entreprises franciliennes et leurs salariés".
"Ils permettent une liaison rapide est/ouest et ouest/est indispensable (...) dans le coeur de l'agglomération parisienne", poursuit le communiqué. "Toutes les grandes métropoles qui souhaitent
développer l'économie et l'emploi", comme Londres, "ont prévu des voies permettant une liaison rapide entre la périphérie et le centre de la capitale", souligne-t-il.
Le réaménagement "risque d'entraîner une congestion du centre ville, néfaste pour l'accès aux activités économique, aux commerces, aux sites touristiques parisiens et aux gares", ajoute-t-il.
Les Medef Ile-de-France demandent donc une étude d'impact économique sur la croissance et l'emploi des nuisances occasionnées par le projet. Ils souhaitent une expérimentation semestrielle du
réaménagement, et que les activités du fret fluvial ne soient pas remises en cause par un accès plus difficile aux infrastructures portuaires.
Guerre des sondages
Lundi 31 janvier, la Chambre de commerce et d'industrie de Paris avait également exprimé son opposition au projet. "Si elle est naturellement favorable aux projets d'aménagement conciliant
dynamisme économique et qualité de vie, la CCIP, en l'état actuel du dossier, ne peut que s'opposer à celui des berges de la Seine", affirmait son président, Pierre-Antoine Gailly dans un
communiqué. "Il faut pouvoir continuer de travailler à Paris", ajoutait-t-il.
Selon la CCIP, les résultats d'un sondage effectué en septembre n'ont pas été pris en compte dans le nouveau projet d'aménagement présenté la semaine dernière par la première adjointe PS de M.
Delanoë, Anne Hidalgo. Or "le projet va bien au-delà des intentions initiales puisque la Ville entend désormais aménager l'ensemble des berges de la Seine", estime la CCIP.
Selon l'enquête, 63% des chefs d'entreprises parisiennes sont défavorables à la fermeture envisagée à la circulation des voies sur berges rive gauche sur deux kilomètres. 34% y sont favorables,
et 3% ne savent pas.
De la même manière, 67% des responsables d'entreprises sont contre le projet de transformer les voies express rive droite en boulevards urbains, avec l'implantation de cinq feux tricolores. 30% y
sont favorables, et 3% ne savent pas.
Tous secteurs confondus, 33% des chefs d'entreprises estiment que ces projets auraient un impact négatif sur leur activité, 61% considérant qu'ils n'en auraient pas, et 6% qu'ils auraient un
impact positif.
Le bilan des concertations sur le projet d'aménagement des berges sera présenté lors du Conseil de Paris des 7 et 8 février.
| Source AFP