Les voitures électriques ont beau être à l’honneur du Mondial de l’automobile qui se tient à Paris, elles ne résoudront pas à elles seules le problème de la pollution.
Tribune du 05-10-201 dans METRO, article original ici
En Europe, la pollution atmosphérique est responsable de près de 386 000 décès prématurés par an. En France, selon le ministère de l’Ecologie, elle est à l’origine de 30 000 décès, soit 5 % des décès annuels. En outre, il est à noter l’inquiétante progression de l’asthme chez l’enfant, des hospitalisations ainsi que des cancers, progression qui s’accompagne d’une perte d’espérance de vie évaluée à plus de neuf mois !
L’autopollution est une triste réalité, notamment avec les particules fines, particulièrement dangereuses pour la santé humaine. Sur 2 millions de véhicules vendus en France, 1,5 million sont des diesels, majoritairement sans filtre à particules. De fait, le bonus-malus sur les véhicules a eu l’effet pervers de doper les ventes de véhicules diesels, plus économiques en carburant. Pourquoi l’Etat continue-t-il d’accorder des bonus à des diesels dépourvus de filtre à particules ?
Pour réduire la pollution de l’air dans les centres-villes, une des solutions est la voiture électrique, mais à la seule condition que les politiques soient capables au préalable de mettre à disposition des citoyens des transports collectifs adaptés et non polluants ! Car croire que nous pourrions tous rouler à l’électricité est une chimère : le coût d’achat de ce type de véhicules, les contraintes énergétiques et la quantité de matières premières disponibles dans le monde nous en empêcheraient.
En ville, un trajet en voiture sur deux fait moins de 3 kilomètres. Réduire la moitié de l’autopollution est donc possible en utilisant d’autres moyens de déplacement comme la marche ou la bicyclette. Pour cela, il faut que chacun accepte de changer ses habitudes et cesse de considérer l’automobile comme l’instrument inaliénable de sa liberté et de sa puissance.
Chacun respire en moyenne 15 000 litres d’air par jour. Désormais, nous sommes confrontés à un choix difficile : respirer un air pur ou continuer l’auto-suicide collectif ! Les politiques sont responsables de la santé des citoyens. Il est urgent de mettre en place des transports collectifs adaptés et nonpolluants, d’augmenter le nombre des pistes cyclables, de pratiquer plus souvent l’autopartage et le covoiturage, et enfin de ne pas céder trop facilement au lobbying de l’industrie automobile.
Bien sûr, même si un conducteur est souvent dix fois plus exposé à la pollution qu’un piéton, il n’est pas du tout sûr que les remèdes proposés soient finalement prescrits ; ni même que le malade accepte de se soigner !
Bref, c’est aussi à nous de jouer.