Comme prévu, RESPIRE LE PERIPH' ! interpelle les candidats en Ile de France à l'occasion des élections régionales des 14 et 21 mars 2010.
Ce jour, des courriers postaux sont partis vers les 9 partis principaux en Ile de France (NPA, FdeG, PS, EE, MODEM, AEI, DLR, UMP, FN). Nous publierons les réponses des candidats sur le Blog...
Ci dessous notre courrier:
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RESPIRE LE PERIPH' ! Paris, le 15 février 2010
31 rue Berzelius
75017 Paris
respireleperiph@yahoo.fr
à Madame, Monsieur la tête de liste aux élections régionales en Ile-de-France
Madame, Monsieur,
vous êtes tête de liste pour les élections régionales en mars 2010. C'est dans ce cadre que RESPIRE LE PERIPH' ! , jeune association des franciliens qui
respirent le périphérique et d'autres voies à circulation dense, vous interpelle. Ce courrier vous rappelle le contexte francilien vu sous l'angle de la pollution de l'air et de la santé à partir d’informations fiables (Airparif, DRIRE...) et vous pose une
question :
Que comptez vous mettre en œuvre pour diminuer la pollution atmosphérique en Ile-de- France et particulièrement autour des grands axes de circulations
denses : boulevard périphérique, A1, A86, …, si vous êtes élus ?
Pollutions de l'air, de quoi parlons nous ?
Le transport routier apparaît comme le secteur prépondérant dans les émissions en Ile de France de monoxyde de carbone (CO, 77 % du total), d’oxydes d’azote (NOx, 52 % du total) et de particules fines (PM10, 36 % du total). Il intervient également en
première position (33 %) pour les émissions de composés organiques volatils COV (Benzène et hydrocarbures
précurseurs d’ozone), devant le secteur industriel (31%) et devant l’utilisation tertiaire et domestique de solvants (19%). Pour les polluants émis par ces activités (oxydes d’azote,
particules…), le cœur dense de l’agglomération parisienne, les trois départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint- Denis et Val-de-Marne) et surtout Paris, sont les zones les
plus exposées en Île-de-France, ainsi que les grands axes de circulation. (0)
Les mesures d'AIRPARIF le montrent clairement : les résultats des mesures de pollutions près du trafic sont très mauvaises. Au 10 février 2010, les stations
situées à proximité du périphérique (Périphérique Porte d'Auteuil, A1- St Denis ) ont déjà enregistré plus de 26 dépassements de la limite journalière des particules fines depuis le début de
l'année. Pour atteindre un niveau acceptable selon l'Union européenne, il faut moins de 35 dépassements journaliers par an... Au 10 février ce seuil est presque atteint ! (1)
L'indice européen place l'agglomération parisienne en tête des plus mauvais élèves : la pollution y est près de deux fois supérieure à la valeur limite définie
par l'Europe. (2)
Un impact sanitaire non négligeable en Ile de France
A l’heure actuelle, de nombreuses études épidémiologiques mettent en évidence les liens entre la pollution de l’air extérieur et les effets sanitaires à court terme qui se manifestent quelques jours ou quelques heures après
l’exposition : irritations, toux, bronchites, augmentation de l’incidence des crises d’asthme et des pathologies cardio-vasculaires. Il existe un lien à
court terme significatif entre les niveaux de pollution et le nombre de décès ou d’hospitalisations.
Par exemple, lorsque le niveau de dioxyde d’azote passe d’un niveau faible (niveau qui n’a pas été dépassé au cours des 18 jours les moins pollués de l’année) à un
niveau médian (niveau qui a été atteint ou dépassé la moitié des jours de l’année), les hospitalisations pour asthme des enfants de moins de 15 ans augmentent de 7,9%. Autre exemple, lorsque la
concentration de particules fines passe d'un niveau de base à un niveau médian, le risque relatif de décès pour cause respiratoire augmente de 4,7%, le risque relatif de décès pour cause
cardio-vasculaire augmente de 2,4%. (3)
Les effets d'une exposition à long terme de la pollution atmosphérique sont moins connus mais, les études disponibles mettent en évidence des augmentations du
risque de développer un cancer du poumon ou une maladie cardio-pulmonaire.
Plusieurs études démontrent que les gens vivant le long d’artères très fréquentées sont plus exposés à certains polluants liés au transport : une
étude hollandaise démontre un excès de mortalité cardiorespiratoire; une étude montréalaise révèle un risque accru d’hospitalisation pour maladies respiratoires chez les personnes âgées de 60 ans
et plus. (4)
Il a été mis en évidence que le fait de ramener la moyenne annuelle des niveaux de particules PM2,5 à 10 μg/m3 dans l’air
telle que recommandé par l’OMS amènerait, un gain d’un millier de décès par an à Paris et proche couronne. (3)
Qui est concerné ?
Les personnes qui vivent, travaillent ou font du sport à moins de 150m de part et d’autre de cette autoroute urbaine sont exposées à un niveau de pollution
jusqu'à 3 fois supérieur au reste de la population, la pollution de fond étant déjà importante. Si les concentrations en benzène s'estompent au bout de
quelques mètres, les teneurs de dioxydes d'azote ont une zone d'influence plus grande (environ 200 mètres). L'impact des particules est limité à 100 mètres du périphérique (5). Pour donner un
ordre d'idée la distance Boulevard périphérique – Boulevards des maréchaux est d'environ 200 mètres. De nombreuses personnes vivent, grandissent, font du
sport ou sont soignées dans ces zones hyper-polluées. Le site Internet de la mairie de Paris indique que 100 000 personnes vivent près du périphérique.
Notre association, RESPIRE LE PERIPH' ! a recensé les établissements publics situés dans cette zone : pas moins de 20 crèches, 10 écoles maternelles, 22 écoles élémentaires, 11 collèges, 13 lycées, 2 hôpitaux, 27 stades sont situés entre
les boulevards des maréchaux et le périphérique parisien. Sans compter ceux qui se trouvent de l'autre coté, en petite couronne ou à proximité des autoroutes qui convergent vers celui-ci. De
nombreux logements, surtout des HLM, sont également placés dans ces espaces.
Que peut on faire ?
Les relations exposition-risque obtenues dans le cadre du programme ERPURS permettent de confirmer qu’il n’existe pas de seuil au-dessous duquel la pollution
atmosphérique n’a pas d’effet sur la santé. En d’autres termes, toute réduction des niveaux de pollution est bénéfique pour la santé.
(3)
Nul doute qu'il s'agit d'un problème complexe et qu'il ne s'agit pas de stopper la circulation automobile immédiatement. Mais des solutions existent (6), de court, moyen et long terme et sont à la portée des collectivités : il s'agit d'être plus ou moins courageux et responsables. RESPIRE LE
PERIPH' ! ne fait la promotion d'aucune solution en particulier, mais vous exhorte à agir enfin !
Notre interpellation auprès de toute les listes appelle une réponse : nous vous saurions gré de bien vouloir nous l'adresser par courrier.
Ainsi nous la diffuserons et la ferons connaître sur notre Blog.
En vous remerciant de votre attention et dans l'attente de votre réponse, je vous prie de croire, Madame,
Monsieur, à l'expression de mes plus respectueuses salutations.
Elodie TEXIER
Présidente de l'association RESPIRE LE PERIPH'
!
(0) La DRIRE : Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement
http://www.drire.gouv.fr/ile-de-france/extranet_ppa/12pages_Gd_public_BD.pdf
(1) Airparif : Suivi du dépassement de normes horaires et journalières définis pour l'année civile 2010 pour les PM10 http://www.airparif.asso.fr/pages/resultats/index_suivi
(2) Air Quality in Europe : http://www.airqualitynow.eu/fr/comparing_year_average.php
(3) Programme Erpurs : http://www.airparif.asso.fr/page.php?article=santeidf&rubrique=effets
(4) Les impacts du transport sur la santé publique, Une publication de la Direction de santé publique de Montréal - http://www.santepub-mtl.qc.ca/Publication/synthese/rapv8n3.pdf
(5) Caractérisation de la qualité de l'air à proximité des voies à grande circulation (…) Porte de Gentilly. Etude d'Airparif
ainsi que la lettre d'Airparif à propos de la porte de
Bagnolet
(6) Quelques exemples sur notre
Blog : http://respireleperiph.over-blog.com