Par CarFree • 25 fév, 2010 Article original ici
« Les données des études menées montrent clairement que le volume de trafic et la vitesse sont les facteurs principaux des nuisances environnementales », souligne Denis Baupin, maire adjoint de Paris en charge du développement durable, de l’environnement et du plan climat, qui préconise un abaissement de la vitesse de circulation à 50 km/heure sur le périphérique parisien.
Adapter la vitesse de circulation sur le périphérique pour réduire le bruit et la pollution
Sur proposition de Denis Baupin, un groupe de travail relatif au bruit et à la pollution atmosphérique générés par la circulation sur le périphérique parisien va être mis en place. Le conseil de Paris s’est prononcé en faveur du vœu déposé, après que la Préfecture de Police ait donné son accord sur le principe.
« Un tabou est levé : la question de la vitesse de circulation sur le périphérique est ainsi enfin sur la table, s’est réjouit Denis Baupin. Nous allons enfin pouvoir ouvrir le débat sur une gestion du périphérique qui permette de concilier l’intérêt des riverains et un bon usage de l’infrastructure »
Ce groupe de travail, associant notamment la Ville de Paris, la Préfecture de Police, les communes limitrophes, permettra d’examiner toutes les mesures – et notamment la limitation de la vitesse de circulation – pour réduire les nuisances sonores et la pollution atmosphérique occasionnées par le trafic routier auxquelles sont quotidiennement confrontés les centaines de milliers de riverains vivant aux abords du périphérique.
Le ministère des Transports et de l’Environnement devra aussi participer au groupe de travail puisque c’est ce ministère qui détermine la vitesse de circulation sur le périphérique. Nul doute que Jean-Louis Borloo sera favorable à un tel projet, totalement en phase avec le Grenelle de l’environnement et le développement durable…
Périphérique: un bruit assourdissant
100 000. C’est le nombre estimé de personnes vivant à proximité immédiate du périphérique parisien. 70 décibels. C’est la limite sonore qu’un humain peut supporter avant de présenter des problèmes de santé. 75,3 décibels. C’est la puissance sonore moyenne qui émane de la ceinture parisienne. 80 décibels. C’est le niveau sonore sur certains tronçons du périphérique parisien. Des chiffres effarants qui inquiètent…
Un périph’ à 50 km/heure tout le temps ou seulement la nuit?
Cette initiative fait suite à l’étude de BruitParif qui permet pour la première fois de disposer de mesures in situ de l’exposition au bruit aux abords du périphérique parisien. Cette étude relève que « les niveaux sonores tout autour du périphérique excèdent systématiquement les valeurs règlementaires (68db) de jour comme de nuit » et que pour les riverains, « il n’y a jamais de répit, ni la nuit, ni le week-end ». Bruitparif préconisait de faire baisser «en priorité» le bruit nocturne et proposait pour ce faire une réduction de la vitesse à 50 km/h la nuit.
Malgré tout, la baisse de la vitesse sur le périphérique parisien n’est pas seulement motivée par le bruit occasionné pour les riverains. Avec une limitation de la vitesse à 50 km/heure, on peut escompter une diminution importante de la gravité des accidents, ce qui veut dire moins de morts et de blessés graves.
Egalement, avec une vitesse en baisse, c’est moins de consommation de carburant et moins de pollution atmosphérique.
Des radars tronçons sur le périphérique
Et pour mesurer en temps réel les dépassements de vitesse, on pourrait soumettre à ce groupe de travail l’idée des radars tronçons. En les multipliant sur le périphérique, on connaîtrait pour chaque automobiliste sa vitesse moyenne entre son entrée et sa sortie du périphérique, avec possibilité d’envoyer automatiquement par la poste les contraventions pour tous ceux dépassant les 50 km/heure de moyenne.
Il faudrait veiller également à ce que les motos entrent dans le dispositif afin de les contraindre à respecter la limitation de vitesse à 50 km/heure. Les motos sont en effet particulièrement concernées par les questions de vitesse et de bruit.
Le groupe de travail rendra ses conclusions avant l’été avec pour objectif l’élaboration du Plan de Déplacements Urbains (PDU) de la ville de Paris. Ce projet pourrait constituer un précédent intéressant pour l’ensemble des autoroutes urbaines ou autres « voies rapides » urbaines de France qui polluent, tuent et ruinent la santé des riverains.
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25 février 2010 à 9:46,